Il en résulte des colliers et des laisses pour chiens en cuir de veau italien de grande qualité. Leur particularité : les bijoux intégrés en or, diamants et saphirs peuvent être utilisés à souhait sur d'autres accessoires en cuir. L’idée repose sur le concept développé dans l'industrie horlogère de luxe. Dans ce secteur aussi, il est possible de donner un nouvel éclat à une montre précieuse en remplaçant son bracelet en cuir usé. Les bijoux peuvent aussi embellir un bracelet conçu pour la propriétaire. « Avec mon concept, je souhaite souligner, célébrer et immortaliser de manière élégante et noble l'amour entre l’homme et l’animal. »

Beate Schürle enregistre la marque Mayadoro (numéro de la marque dans Swissreg 750131) et fignole le collier pendant deux ans jusqu'à ce qu'elle soit satisfaite. L'objectif est de créer quelque chose de nouveau, et si possible d'unique, pour augmenter les chances de protection par brevet. Pour obtenir plus de clarté, elle commande une recherche assistée dans la littérature brevets auprès de l’Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle (IPI). Ce type de recherche aide les PME, les chercheurs et les inventeurs particuliers à savoir où ils en sont avec leur idée. Pendant quatre heures, un expert en brevets travaille méticuleusement avec l’entrepreneuse pour déterminer si l'invention est nouvelle et donc brevetable. « J'ai été impressionnée par la précision avec laquelle l'expert a identifié les inventions existantes », se souvient Beate Schürle. Trouver des réponses dans les millions de brevets qui existent relève presque de l’exploit.

Bilan après quatre heures : son invention est brevetable. Beate Schürle est soulagée : comme elle vise un marché de niche et une proposition de vente unique, la recherche la conforte dans l’idée qu'elle crée quelque chose de nouveau. À l’issue de cette démarche, elle s'étonne que personne avant elle n'ait eu cette même idée.

L'entrepreneuse poursuit son projet de collier de luxe pour chien et engage un conseil en brevets qu'elle trouve grâce au réseau de conseils en PI de l'IPI. Elle recommande de consulter un expert, le dépôt d’une invention étant une procédure complexe. « Sans aide, je n'aurais jamais pu rédiger le fascicule de brevet, car chaque mot compte et on ne dispose que d’une seule tentative », explique-t-elle.

Outre la protection qu’il confère, le brevet est également un outil de marketing. « Il permet de souligner l'originalité et l’unicité de mon innovation », insiste Beate Schürle. Selon elle, un brevet revêt également une grande valeur pour les investisseurs potentiels, car la « meilleure des inventions ne sert à rien si elle n'est pas protégée. C'est toujours un facteur important pour les investisseurs. »

L'entrepreneuse offre également ses services de consultante aux jeunes entreprises tessinoises, à qui elle souhaite désormais transmettre l'expérience qu'elle a acquise en matière de protection des innovations. « Mon parcours m'a donné une perspective complètement nouvelle sur les titres de protection », explique la femme d'affaires. Mais lorsqu’on souhaite se lancer, c’est tout autre chose qui est en jeu : « Quiconque a une idée dont il est profondément convaincu doit avant tout être passionné », dit Beate Schürle, car les écueils ne manquent pas sur le chemin du succès. Il est dès lors fondamental de faire preuve de persévérance et d’y croire coûte que coûte.

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